Pour les personnes liées à la sociologie, aux études culturelles, à la philosophie, le nom de Nikolai Danilevsky, un scientifique célèbre dans ces domaines, n'est pas une expression vide de sens. Cet homme a fait beaucoup pour le développement de la science et mérite de connaître le plus de personnes possible sur sa vie, ses idées de base et ses travaux.
Nikolai Yakovlevich Danilevsky: le début de la vie
Le futur guerrier de l'idéologie pan-slave (l'idée d'unir tous les pays slaves, dirigée par la Russie avec le tsar sur le trône; plus d'informations à ce sujet plus tard) est né dans la région actuelle de Lipetsk, puis dans la province d'Orel, dans l'une des anciennes s'assit. Cet heureux événement pour sa famille s'est produit le 10 décembre 1822 (selon l'ancien style - 28 novembre). Le père de la petite Kolenka était un militaire (plus tard, il a même atteint le grade de général), sa mère était issue d'une famille noble de longue date et assez nombreuse de petites familles; c'est dans le domaine maternel de Kolya qu'il a eu la chance de naître.
Comme il était d'usage dans les familles de ce genre, le fils a reçu une bonne éducation, s'efforçant de le développer de manière globale, afin qu'il soit averti dans de nombreux domaines. Il convient de noter ici que le jeune Danilevsky lui-même a montré un certain intérêt pour l'apprentissage, démontrant de grandes capacités et talents dès le plus jeune âge. Par conséquent, il n'est pas surprenant qu'à l'âge de quatorze ans, Nikolai Danilevsky connaissait trois langues étrangères et une ancienne - le latin. Il a d'abord acquis des connaissances dans plusieurs internats privés, puis au Lyceum, et en 1836, juste à l'âge de quatorze ans, il est entré au lycée de Tsarskoïe Selo (et y a même personnellement vu Pouchkine, qui a assisté à la soirée anniversaire de l'institution).
Plus de vie
Si nous parlons en détail de toute la vie d'un scientifique, un article entier ne suffira pas, nous allons donc passer brièvement en revue la biographie de Nikolai Yakovlevich Danilevsky, décrivant les principales étapes de son parcours.
Après avoir obtenu son diplôme du lycée Tsarskoïe Selo (cela s'est produit quatre ans plus tard, en 1842), Danilevsky a immédiatement suivi trois formations universitaires - philologique, juridique et historico-philosophique. Cependant, Nikolai, avide de connaissances, n'était pas satisfait de cela, mais est allé directement à l'Université de Petersburg - à la recherche d'une éducation naturelle, il est entré au département naturel de la Faculté de physique et de mathématiques. Après avoir obtenu son diplôme, il est devenu, en plus de tout le reste, un nerd et avait même l'intention de défendre sa thèse, cependant, certains événements ont empêché que cela se produise (n'allons pas de l'avant pour l'instant).
Doctrine de Fourier
En tant qu'étudiant, Nikolai Yakovlevich Danilevsky s'est familiarisé avec les enseignements du philosophe français François Fourier et s'est beaucoup intéressé à lui - à tel point qu'il a prêché parmi ses compagnons de pratique et des personnes aux vues similaires. Afin de comprendre la raison de cet intérêt, nous décrivons brièvement l'essence du système de Fourier.
Bref, Fourier n'était pas seulement un socialiste, mais un utopiste. Dans la petite enfance, il a attiré l'attention sur l'imperfection du monde et par la suite, en devenant adulte, a développé un modèle de style de vie futur idéal - harmonieux pour tous, révélant pleinement toutes les possibilités humaines. Fils de commerçant, Fourier est impliqué dans le monde des relations de marché depuis son enfance. Il a été frappé par la tromperie qui prévaut dans ces milieux, par la capacité de certains à en encaisser d'autres et, ayant une tendance naturelle à l'hyperbolisation, le Fourier émotionnellement réceptif a vu toutes les relations humaines exclusivement dans le cadre de la vente. C'est ce qu'il allait changer. Le système bourgeois devait céder la place à un système d'harmonie dans lequel fleuriraient les associations ouvrières - ou, selon Fourier, la phalange. Pour les membres de ces phalanges de Fourier, des lieux de repos, de vie et de travail spéciaux (trois en un) - des phalanges ont été prévus. Fourier pensait que s'il y a un sponsor qui veut construire une phalange à ses propres frais, alors une telle transformation peut être effectuée sans changer le système politique général. Cependant, le riche altruiste n'a jamais été trouvé pendant la vie de Fourier lui-même, mais il y avait beaucoup de partisans utopiques qui partageaient ses vues et les propageaient aux masses. Parmi eux se trouvait alors l'étudiant Nikolai Danilevsky.
Un peu sur Petrashevsky
Revenons un peu plus loin de l'étude de la biographie de Nikolai Yakovlevich Danilevsky et parlons d'une autre personne - Mikhail Petrashevsky, qui est le plus directement lié au scientifique qui nous intéresse.
Mikhail Vasilievich Petrashevsky était une figure assez célèbre et proéminente de son temps. Il n'avait qu'un an de plus que Danilevsky, mais a eu une énorme influence sur ce dernier. Comme Danilevsky, il a étudié au lycée Tsarskoïe Selo, mais en a été diplômé plusieurs années plus tôt. Il a ensuite été formé comme avocat, a travaillé au ministère des Affaires étrangères en tant que traducteur. Petrashevsky avait une immense bibliothèque, dans laquelle il y avait différents types de livres - y compris des livres interdits (pour le mouvement révolutionnaire, par exemple). Petrashevsky a organisé chez lui la soi-disant rencontre de personnes partageant les mêmes idées, où il a exprimé ses idées concernant la libération des paysans ainsi que la terre et la démocratisation du système socio-politique de la Russie tsariste.
Ce fut Petrashevsky, ardent défenseur des enseignements de Fourier, qui l'initia à sa théorie et en "infecta" Danilevsky, qui vint à la rencontre de son entourage. C'était juste un cercle, dont les membres étaient appelés, du nom de leur chef, Petrashevists. Le cercle a pris fin en 1849 lorsque Petrashevsky et plusieurs de ses partisans ont été arrêtés pour avoir préparé un soulèvement populaire, condamnés à mort pour la première fois, puis envoyés en servitude pénale au lieu d'être exécutés.
Danilevsky et Petrashevists
Comme le dit la biographie de Nikolai Danilevsky, connaissant brièvement les enseignements de Fourier et étant son véritable admirateur, Nikolai Yakovlevich est devenu très proche sur cette base de Mikhail Petrashevsky. Et de plus en plus, il est devenu, bien sûr, un membre actif de son cercle. Lors des réunions de Petrashevists, comme on peut l'apprendre de la biographie de Nikolai Danilevsky, il a souvent fait des présentations sur les enseignements et les idées de Fourier, a exprimé son point de vue à leur sujet (bien sûr, positif).
Lorsque les Petrachévistes ont été arrêtés en 1849, Danilevsky figurait également sur la liste des détenus. En même temps, il n'était même pas à Pétersbourg: à cette époque, il se dirigeait vers la pratique scientifique dans la province de Tula. Cependant, la pratique n'était pas destinée à avoir lieu - le jeune homme a été arrêté et ramené à Saint-Pétersbourg.
Comme beaucoup d'autres, il a été accusé de soutenir Petrashevsky et d'appartenir à son groupe révolutionnaire. Pendant le procès, Danilevsky était dans la cellule. Il a fallu une centaine de jours pour que l'enquête se termine: l'interprétation de Danilevsky des idées de Fourier n'était pas révolutionnaire, il n'était donc pas impliqué dans l'organisation de la rébellion. Il a cependant été libéré de prison, imposant une interdiction de vivre à Saint-Pétersbourg. Ainsi, selon la biographie de Nikolai Danilevsky, Vologda est apparu dans sa vie.
La vie dans la région de la Volga
Nikolai Yakovlevich n'est pas resté longtemps à Vologda - il a rapidement été transféré à Samara. Cependant, cette ville a joué un rôle important dans la vie du philosophe. Il n'y a que deux raisons pour lesquelles Vologda, selon la biographie de Nikolai Yakovlevich Danilevsky, occupe une place spéciale dans sa vie. La première raison était Vera Beklemisheva.
Les jeunes se sont rencontrés en 1843. Vera, la veuve du héros de la guerre napoléonienne, était une amie de la sœur de Nikolai Elena. Leur amitié a duré six ans et juste avant l'arrestation, Nikolai a avoué à Vera ses sentiments et a reçu son consentement pour l'épouser. Seulement trois ans plus tard, Vera a pu venir à Nikolai à Vologda, où ils se sont finalement mariés.
La deuxième raison pour laquelle Vologda est si importante dans la biographie de Nikolai Danilevsky était la connaissance de Pavel Mezhakov. Cela s'est produit après que Nikolay Yakovlevich a été transféré à Samara pendant une courte période (il était là depuis moins d'un an). Mezhakov était le chef provincial de la noblesse, s'est intéressé au savoir-faire et à l'érudition polyvalents de Danilevsky, et a commencé à l'inviter à lui rendre visite, dans le village de Nikolskoye. Dans ce village, dans le domaine Mezhakov, il y avait un immense parc avec un étang et des espèces d'arbres rares. Tout cela a fasciné Danilevsky en tant que botaniste, il a donné à Mezhakov de nombreux conseils précieux, a envoyé des graines d'arbres et de plantes. C'est ainsi que leur amitié a surgi, qui a ensuite donné à Danilevsky un nouvel amour. Mais n'allons pas de l'avant.
En 1853, Nikolai Yakovlevich a été transféré au bureau de Samara. Il est venu dans cette ville de la Volga avec sa jeune femme, ne sachant pas que cette visite se transformerait en malheur. C'est à Samara que Vera a contracté le choléra, qui a coûté la vie. Le bonheur familial n'a duré que neuf mois - et maintenant il est resté veuf.
On ne sait pas comment la vie d'un scientifique et d'un philosophe se serait développée s'il était resté à Samara. Cependant, n'oublions pas son diplôme de botaniste - précisément en raison de ses connaissances dans le domaine des sciences naturelles, quelque temps après l'arrivée de Danilevsky et la mort de Vera, Nikolai Yakovlevich a été envoyé en expédition de pêche sur ordre du gouvernement. Une tâche précise lui a été confiée: étudier l'état de la pêche sur la Volga dans son ensemble et les stocks de poissons en particulier. Plusieurs expéditions de ce type ont été organisées - non seulement vers la Volga, mais aussi vers la mer Caspienne et la mer Blanche, ainsi que vers le nord du pays. Au total, Danilevsky a participé à neuf de ces sorties, au cours desquelles il a mené une étude approfondie de l'ensemble de la composition de l'eau de la partie européenne de la Russie, pour laquelle il a été récompensé: d'une part, il a reçu une médaille d'or de la Société géographique russe, et d'autre part, il est devenu membre du Conseil du ministère des biens d'État, où il a ensuite participé à l'élaboration de lois sur le contrôle des pêcheries russes.
Durée de vie ultérieure et dernières années
Nous allons maintenant mentionner brièvement les autres étapes de la biographie de Nikolai Yakovlevich Danilevsky et, enfin, nous tourner vers ses idées, ses enseignements et ses pensées philosophiques.
Comme mentionné ci-dessus, à Vologda, Danilevsky a rencontré Pavel Mezhakov. Il avait une petite-fille, Olga, seize ans plus jeune que Danilevsky lui-même. Cela ne les a pas empêchés de s'emballer (bien sûr, pas immédiatement) - et neuf ans après la mort de la première femme, Nikolai Yakovlevich s'est marié une deuxième fois. La même année (1862), il est devenu père pour la première fois: Olga lui a donné une fille, Vera (en plus d'elle, Nikolai et Olga ont eu cinq autres enfants - Grigory, décédé à l'âge de sept ans, Varvara, Nikolai, Sergey et Ivan).
En 1863, la famille Danilevsky partit pour la Crimée, vivait à Miskhor, deux ans plus tard, acquit le domaine à Mshatka. Un philosophe et un scientifique décédé lors de son voyage au lac Goghcha (Sevan) y sont enterrés. Cela s'est produit le 19 novembre 1885. Plus de cent ans plus tard, au printemps 1997, les fondations de la fondation de l'église Saint-Nicolas le Wonderworker ont été posées sur la tombe de Danilevsky.
Les principales idées de Nikolai Yakovlevich Danilevsky
La biographie du scientifique est décrite ci-dessus, maintenant rien ne nous empêche de passer à l'examen de ses vues scientifiques, philosophiques et autres.
Les idées principales de Nikolai Danilevsky sont décrites dans son œuvre principale - l'œuvre "Russie et Europe" (nous y reviendrons plus tard). Il discute de l'existence d'une civilisation humaine universelle. Ses pensées se résument au fait que cela n'a jamais été et ne peut pas être en principe. Au lieu de cela, il existe des types de civilisations culturelles et historiques distincts. Dans l'ensemble, la théorie de Nikolai Danilevsky est consacrée à cette chose même - ces types.
Ainsi, le scientifique croyait qu'un seul processus historique mondial était vide. Au lieu du développement humain universel, il existe différents types culturels et historiques basés sur le modèle biologique - en tant que botaniste, Danilevsky ne pouvait évidemment pas s'empêcher de se tourner vers ce domaine de connaissances dans toutes les questions. Il n'a identifié que onze types culturels et historiques différents - nous les examinerons séparément plus loin. Pour l'instant, nous disons seulement que la philosophie de Nikolai Danilevsky était basée sur le pan-slave, il n'est donc pas surprenant qu'il ait mis au premier plan le type de développement culturel-historique slave qu'il a lui-même distingué. Avant de poursuivre, il convient de consacrer quelques lignes à l'analyse de la question de savoir ce qu'est le pan-slave.
Direction panslaviste: quoi pourquoi pourquoi pourquoi
L'idée que tous les peuples slaves devraient s'unir au niveau politique sur la base de la communauté linguistique, culturelle et ethnique sous la direction des Russes, est née au début du XVIIIe siècle. Les raisons de son apparition sont compréhensibles - l'unité d'esprit et le nationalisme qui ont grandi et grandi dans les groupes ethniques, surtout après la guerre avec Napoléon. Historiens, philologues, autres scientifiques et intellectuels étaient activement engagés dans le folklore, cherchaient des caractéristiques identiques dans le passé des peuples, cherchaient à faire revivre les cultures et les langues nationales. Et le croate Yuri Krizhanich est devenu célèbre pour sa tentative de créer une langue commune complètement nouvelle pour tous les peuples slaves. Il a également écrit un traité intitulé Politique, dans lequel il a été le premier à déclarer que les peuples slaves se libéreraient du joug étranger et formeraient leur propre État uni.
Par la suite, les idées du pan-slave ont pris deux directions: pro-russe et anti-russe. Le premier comprenait ceux qui pensaient que les Slaves devaient s'unir sous les bannières de la Russie (comme nous nous en souvenons, les idées principales de Nikolai Yakovlevich Danilevsky consistaient également précisément dans la domination des Russes sur les autres). Pour le second - ceux qui étaient contre une telle pensée. En règle générale, ils étaient divisés en deux camps - certains préconisaient l'égalité slave universelle (cette tendance sera plus tard appelée néo-slave), d'autres préconisaient le leadership de la Pologne ressuscitée. Un fait intéressant, soit dit en passant: les couleurs du drapeau russe sont les couleurs du pan-slave, adopté en 1848.
Danilevsky et les Slaves
Revenons à nouveau à la direction philosophique de Nikolai Danilevsky. Donc, il était panslaviste. Qu'est-ce qui, selon lui, a permis aux Slaves en général et aux Russes en particulier de dominer la balle? Pour pouvoir en parler, il faut évoquer l'œuvre principale de Nikolai Danilevsky - en tout cas, l'une d'elles - l'œuvre «Russie et Europe».
La Russie et l'Europe vues par Danilevsky
Nikolai Yakovlevich Danilevsky a publié son volumineux livre "Russie et Europe" en 1869-1871 dans la revue Zarya. Il a été achevé un an plus tôt et un scientifique y a travaillé jusqu'à quatre ans - depuis 1864. C'est dans ce livre que Danilevsky expose son concept de l'existence de onze types historico-culturels (nous aborderons cette question plus en détail), exprime son opinion sur la généralité du processus historique et, enfin, aborde le thème du slavophilisme et de l'occidentalisme. Nous en reparlerons plus loin.
L'une des idées clés de Nikolai Danilevsky dans "Russie et Europe" (soit dit en passant, c'est une version abrégée du titre de l'ouvrage, l'intégrale est deux fois plus longue: "Russie et Europe: un regard sur les relations culturelles et politiques du monde slave avec le romano-allemand") est l'idée de que les deux états - européens et slaves - ont des origines différentes, et c'est la base de l'affirmation sur les différentes essences des Européens et des Slaves, des pays d'Europe et des pays des peuples slaves. Cependant, c'est là que réside la première divergence entre les vues des Slavophiles (au moins la majorité) et Danilevsky lui-même: ce dernier a particulièrement distingué la Russie, estimant qu'elle a sa propre façon de se développer. Soit dit en passant, dans cette opinion, il peut y avoir des échos de la position de François Fourier, qui estimait également que les pays les plus puissants capables "d'absorber" des rivaux étaient la Russie et la France, et le premier est probablement encore plus fort.
Revenons à l'analyse de la position de Nikolai Yakovlevich Danilevsky. Dans "Russie et Europe", il écrit sur le rôle énorme que jouent toutes sortes de facteurs externes dans la formation de l'État, tels que, par exemple, la situation géographique, les grands espaces territoriaux, les différentes conditions climatiques, les différences de développement socio-économique, etc. Danilevsky croyait que l'objectif le plus important de l'État russe était de protéger la vie, l'honneur et la liberté du peuple, alors qu'il pensait également que le facteur de danger extérieur était important en Russie, et qu'il avait donc besoin d'un pouvoir strict.
Selon Danilevsky, ce danger n'est pas le même dans tout le pays (je veux dire ici pas la Russie, mais essentiellement n'importe quel pays) - quelque part c'est moins, quelque part plus; et là où davantage, un tout centralisé devrait être créé au sens politique; там же, где меньше, возможно ограничиться связанными федеративно отдельными частями. Что же касается именно России, то, поскольку, как упоминалось только что, Николай Яковлевич подчеркивал значительность внешнего фактора опасности, централизация ей была жизненно необходима. По мнению ученого, сохранять российскую государственность удавалось лишь представителям династии Рюриковичей, а после прекращения их правления государство распалось, однако пока жив инстинкт народного самосохранения, так присущий русским, жива и надежда на возрождение государственности.
Какой должна быть власть, по Данилевскому? Абсолютная монархия - вот что, как он считал, необходимо России. При этом она должна быть прочно связанной с религиозными традициями и догматами, поскольку отступление от этих норм влечет за собой смуту и раскол. Ни конституция, ни парламент в России недопустимы - это абсурд; что нужно, так это благотворный синтез охраны и либерализма, удачная комбинация реформ и сильной политика государства. Данилевский с жаром осуждал ограничение любой свободы, особенно из-за опаски разгорания революции. Он с горечью отмечал распространение западнических идей и запрещение славянофильских печатных изданий.
Пересказывать все воззрения Николая Данилевского было бы слишком долго и, наверное, безрассудно; в конце нашего материала мы приведем ряд наиболее интересных выдержек из обсуждаемой сейчас работы ученого. Особо увлеченным данной тематикой нелишним было бы и лично ознакомиться с трудом Данилевского - возможно, это и не самая легкая вещь для чтения, но при этом весьма любопытная. Скажем лишь, подводя итог текущему разделу, что Николай Яковлевич Данилевский верил в хорошее будущее России, был настроен оптимистично, считал, что свержение монархии и изменение политического строя страны в России невозможны. Не тот у русского народа характер, не тот менталитет - а чтобы он стал "тем", необходимы годы и даже столетия; редкие же волнения, колыхающие порой население, связаны, по убеждению Данилевского, со стремлением походить на Европу и проникновением в массы западнических идей.
О культурно-исторических типах начистоту
Рассмотрим теперь, что же такое, согласно Николаю Данилевскому, те самые пресловутые культурно-исторические типы. Он описал их, как мы помним, в своем труде "Россия и Европа". У каждого народа или близких по духу и языку народов, по мнению ученого, есть свои культурные, психологические, исторические и прочие факторы, которые определяют взгляды и сущность этого народа. Системой таких взглядов, сформированных под влиянием вышеперечисленных факторов, и является культурно-исторический тип. Данилевский называет его также "самобытной цивилизацией".
Как мы уже упоминали выше, всего Николай Яковлевич выделил одиннадцать культурно-исторических типов. Один из них - славянский, который станет в дальнейшем новой славянской цивилизацией. Вслед за ним идет европейский, или романо-германский тип: именно его представители, согласно убеждениям ученого, развили естествознание. Остальные девять культурно-исторических типов - это: египетский, китайский, индийский, иранский, ассиро-вавилоно-финикийский (еще одно его наименование - древнесемитический или халдейский), аравийский (а он, напротив, новосемитический), римский, еврейский и греческий. Из них наибольший интерес представляют последние три типа, поскольку благодаря еврейскому культурно-историческому типу была развита религия, благодаря римскому - право и, наконец, благодаря греческому - искусство.
Все вышеперечисленные типы - так сказать, "живые", то есть существующие. Еще же два типа, по мнению Николая Яковлевича Данилевского, существовали ранее, но "почили в бозе", завершив путь своего развития. Это перуанский и мексиканский. Для того чтобы культурно-исторический тип, каждый из которых, кстати, на своем веку проходит три этапа - рост, цветение и плодоношение, - родился, жил и функционировал, необходимо два внешних фактора: языковое родство - раз, и политическая независимость - два.
Еще один интересный момент относительно культурно-исторических типов заключается в следующем. Данилевский называет их "положительными деятелями человечества", выделяя наряду с ними еще и отрицательных, а также так называемую периферию культурно-исторических типов. Это финны и кельты. Также немаловажным фактом является то, что любая самобытная цивилизация - система замкнутая, то есть от одного культурно-исторического типа к другому никакие традиции, знания и что бы то ни было еще передаваться не могут.
У культурной деятельности, по Николаю Данилевскому, есть четыре основы. Это религия, политика, собственно культура и экономика. Каждый из выделенных ученым культурно-исторических типов базируется на какой-то из данных основ: некоторые всего на одной, другие - сразу на четырех. Таким образом, можно говорить о существовании как одноосновных, двухосновных, трехосновных, так и четырехосновных культурно-исторических типов.
Так выглядит в кратком пересказе теория культурно-исторических типов Николая Яковлевича Данилевского. А теперь перейдем к изложению основных работ ученого.
Список трудов Данилевского
Данилевского, наверное, неправомерно называть плодовитым автором - он написал за всю свою жизнь не так уж и много. К основным трудам Николая Яковлевича Данилевского, помимо "России и Европы", можно отнести работу "Дарвинизм. Критическое исследование". Она была начата в 1879 году и обещала быть качественным исследованием, однако скоропостижная кончина автора помешала довести задуманное до логического завершения. Свет увидели лишь два первых тома. Отношение ученого к теории Дарвина было критическим, он не соглашался с нею, считая, что она упрощает проблему многообразия видов и форм.
Также среди трудов Николая Данилевского можно отметить много работ по геологии, политической экономике, народному хозяйству. Он писал, например, о климате Вологодской губернии и о движении российского населения, выпустил сборник статей различной тематики. А вот объемных книг у Николая Данилевского, кроме упомянутых выше, больше не выходило ни одной.
Любопытные выдержки
Ниже для беглого знакомства приведены несколько наиболее, на наш взгляд, интересных цитат Николая Данилевского из его труда о России и Европе.
В примере Малороссии, долго разъединенной с остальною Россией и добровольно соединившейся с нею после отвоевания своей независимости, видим мы доказательство, что не одно великорусское племя, как думают некоторые, одарено глубоким политическим тактом; и поэтому можем надеяться, что при случае такой же смысл и такт выкажут и другие славяне, добровольно признав после отвоевания своей независимости гегемонию России в союзе; ибо, в сущности, обстоятельства, в которых находилась Малороссия во времена Хмельницкого и западные славяне теперь, - весьма сходны. Народный энтузиазм, благоприятное стечение обстоятельств, гений предводителя, выдвинутого вперед народным движением, может быть, и могут доставить им независимость, как при Хмельницком, но сохранение ее, а главное, сохранение общего славянского характера жизни и культуры невозможно без тесного взаимного соединения с Россией…
…Защитники национальностей умолкают, коль скоро дело идет о защите русской народности, донельзя угнетаемой в западных губерниях, - так же точно, впрочем, как в деле босняков, болгар, сербов или черногорцев…
…Итак, для всякого славянина: русского, чеха, серба, хорвата, словенца, словака, болгара (желал бы прибавить и поляка), - после Бога и Его святой Церкви, - идея славянства должна быть высшею идеею, выше науки, выше свободы, выше просвещения, выше всякого земного блага, ибо ни одно из них для него недостижимо без ее осуществления…
…Удел России - удел счастливый: для увеличения своего могущества ей приходится не покорять, не угнетать, как всем представителям силы, жившим доселе на нашей земле: Македонии, Риму, арабам, монголам, государствам германо-романского мира, а освобождать и восстановлять…
…Борьба с Западом - единственное спасительное средство как для излечения наших русских культурных недугов, так и для развития общеславянских симпатий, для поглощения ими мелких раздоров между разными славянскими племенами и направлениями.
Современники о Данилевском
Последователь Николая Яковлевича, его ученик и единомышленник, верный друг и соратник Н. Страхов так отзывался о нем (и надо сказать, что мнение это разделяли многие):
Mais, quelle que soit la beauté de ses travaux, en lui-même il y avait encore plus de bien et de lumière que dans ses travaux. Personne qui connaissait le défunt ne pouvait que ressentir la pureté de son âme, la fermeté et la fermeté de son caractère, la force et la clarté étonnantes de son esprit. N'ayant aucune prétention, aucun désir de s'exposer, il est cependant apparu partout, comme un homme au pouvoir, à quel moment il est venu de parler de ce qu'il savait et aimait. Son patriotisme était illimité, mais vif et incorruptible. Il n'y avait pas de place non seulement dans son âme, mais aussi dans ses pensées mêmes. Son esprit combinait une puissance théorique extrême avec la facilité et la précision des plans pratiques. Dans ses travaux législatifs et ses constructions mentales, il n'a jamais eu recours à des échantillons d'autrui, il était complètement original. Pour tous ses proches, les trésors irremplaçables de l'esprit et de l'âme sont descendus dans la tombe.
